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La composition, l’architecture de l’image… (3e partie)
Stéphane Larivière2 comments Cours de photographie
La ligne est formée par la trace d’un point mis en mouvement par une ou plusieurs forces. L’intervention extérieure transforme le point statique en une ligne dynamique. C’est le contraste le plus marqué que l’on puisse imaginer entre le point et la ligne. Si le point est poussé en avant par une force quelconque, il en résulte une ligne droite.
Toutes les autres lignes résultent de l’action alternative de deux forces distinctes. Sous un éclairage constant, les points lumineux mobiles se transforment en lignes. Ainsi la photographie permet de mettre en évidence la mutation du point mobile en ligne.
Différentes sortes de lignes
Les lignes droites se divisent en trois groupes distincts: horizontales, verticales et diagonales. L’oeil établit facilement un rapport entre ces groupes de lignes et le plan. La ligne horizontale et la ligne verticale représente pratiquement les bords d’une image dessinée sur un plan et la diagonale résulte du mouvement hésitant de l’Oeil entre deux angles opposés.
Les autres lignes sont moins directement apparentées à la surface. Les lignes obliques, de même que la diagonale, apportent dans l’espace photographique un élément de désordre et elles ont besoin des lignes horizontales et verticales pour que se rétablisse un certain équilibre.
La ligne horizontale
La forme la plus simple de ligne droit est la ligne horizontale. Une seule ligne horizontale sur une surface évoque immédiatement l’horizon. Un ensemble de plusieurs horizontales donne une impression d’éloignement en perspective, car l’oeil est entrainé dans la profondeur de l’espace que représente la photo.
L’horizontale est une ligne froide, calme et plate.
Si plusieurs lignes horizontales sont représentées sur un format rectangulaire verticale, le jeu des forces s’exprime dans l’opposition des lignes froides et de la surface « chaude ».
L’horizontale soulignée
Une ligne horizontale large peut également attirer et fixer le regard sur une certaine surface bien délimitée et retenir ainsi l’attention. Lorsque l’oeil regarde un trait sombre et épais, il voit aussi des lignes verticales; en effet, ce trait que représente, par exemple, une forêt ou une barrière, se compose d’une multitude de petites lignes verticales placées l’une à côté de l’autre qui, avec l’éloignement, se fondent en une bande sombre et horizontale.
La caractéristique de l’horizontale: l’appronfondissement, est ici atténué par l’effet des verticales.
La ligne verticale
La ligne verticale, perpendiculairement opposée à la ligne horizontale, forme avec celle-ci un contraste d’effet et de caractère; elle exprime la hauteur et non l’étendue, par conséquent la chaleur et non le froid. La ligne verticale ne possède pas la propriété d’appronfondir l’espace. Chaque verticale apparaît directement à l’oeil. Le regard ne peut pas pénétrer librement dans l’espace photographique et il se heurte immédiatement à une barrière.
La diagonale ascendante
La diagonale se situe à un stade intermédiaire entre la ligne horizontale et la ligne verticale. Elle occupe une place d’équilibre entre le chaud et le froid. La diagonale est animée d’un mouvement prononcé. Afin que ce mouvement n’entraîne pas l’oeil trop rapidement hors de l’image, la diagonale réclame un frein horizontal ou vertical.
L’oeil humain considère la diagonale ascendante, de l’angle inférieur gauche à l’angle supérieur droit, comme la plus harmonieuse, ayant le moins besoin d’un contrepoids vertical ou horizntal.
L’effet optique ascendant d’un angle de la photo reste pourtant le même.
Diagonale descendante et contre-diagonale
La diagonale descendante de l’angle supérieur gauche à l’angle inférieur droit traduit un mouvement particulièrement fort. Ici, le frein vertical est absolument indispensable pour empêcher l’oeil de quitter l’espace photographique dans l’angle inférieur droit.
Tracé libre des lignes
Ce sont les lignes au tracé libre qui possèdent la plus grande force d’expression.
Le contraste entre les lignes fines et les lignes épaisses et le tracé irrégulier de la ligne qui tantôt s’enfle tantôt se désenfle jusqu’à parfois disparaître presque totalement. Nous la qualifierons de ligne pittoresque.
Ligne principale et ligne secondaire
Dans de nombreux cas, la ligne principale d’une image est accompagnée et soulignée par une ou plusieurs autres lignes. C’est là que se pose le problème des intervalles entre les lignes. Si les lignes sont très rapprochées les unes des autres, de nouvelles lignes « négatives » se créent. Mais si les lignes sont espacées, elles forment entre elles des surfaces optiques; l’oeil, en effet, relie entre elles les terminaisons des lignes.
L’ensemble forme des lignes négatives et des formes optiques, l’effet final est statique.
L’effet final est dynamique pour deux raisons: contraste des lignes, et jeu de la ligne libre qui, tantôt croise la ligne droite, tantôt court parallèlement à elle.
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